Pourquoi Domo Chemicals veut supprimer 155 postes près de Lyon ?

Rhône : Coûts de l’énergie, nouvelles unités de production… Pourquoi Domo Chemicals veut supprimer 155 postes ?

CHIMIELe groupe Domo Chemicals, fabricant de plastiques techniques pour l’industrie, envisage de supprimer 155 postes à Saint-Fons, près de Lyon, dans l’usine de sa filiale française Polytechnyl
20 Minutes avec AFP

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L'essentiel

  • Le groupe belge Domo Chemicals envisage de supprimer 155 postes dans son usine Polytechnyl à Saint-Fons, près de Lyon.
  • L’entreprise justifie cette décision par des conditions de marché dégradées, notamment « un prix du gaz 4 à 5 fois plus élevé qu’aux États-Unis », une baisse de la demande dans certains secteurs, et des capacités de production devenues « surdimensionnées ».
  • Les négociations avec les syndicats débuteront le 28 mars, avec pour objectif, selon un représentant syndical, de « faire bouger les lignes et de sauver un maximum d’emplois pour ne pas voir tomber des familles dans la précarité ».

Les salariés sont « abasourdis » par la situation. « L’incompréhension est là, et la colère commence à monter », a indiqué David Haeusler, 55 ans, élu CFDT au CSE du site Belle-Étoile de Polytechnyl, une filiale de Domo Chemicals. « Tous les services risquent d’être touchés, maintenance, logistique… », dit-il.

Mercredi, le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), présenté il y a une dizaine de jours aux salariés, a débuté. Le groupe belge, fabricant de plastiques techniques pour l’industrie, envisage de supprimer 155 postes à Saint-Fons, près de Lyon.

Un « prix du gaz 4 à 5 fois plus élevé qu’aux Etats-Unis »

Domo Chemicals produit des plastiques techniques à base de nylon pour de nombreux secteurs industriels (automobile, textile…). « Comme tous les acteurs de la chimie européenne, [sa filiale] Polytechnyl doit faire face à des conditions de marché qui se dégradent fortement », explique par ailleurs le groupe dans un communiqué.

Domo Chemicals évoque notamment des coûts de l’énergie en Europe « très élevés dans le contexte géopolitique actuel, avec un prix du gaz 4 à 5 fois plus élevé qu’aux États-Unis », ainsi qu’une « plus faible demande » des clients de Polytechnyl dans le secteur de l’automobile et du bâtiment.

Des capacités de production « surdimensionnées »

De plus, « l’apparition de nouvelles unités de production ces cinq dernières années a créé une surcapacité de production mondiale sur certains produits, tirant les prix et les marges vers le bas », et aujourd’hui « les capacités de production du site de Belle-Étoile sont devenues surdimensionnées », ajoute-t-il.

Le groupe, qui possède des usines en Europe, aux États-Unis et en Asie, envisage donc la suppression de 155 postes et la fermeture de deux unités de production sur son usine de Saint-Fons, située au sud de Lyon dans la « vallée de la chimie ». La deuxième usine en France est située dans la Drôme à Valence.

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Les négociations avec les syndicats démarreront le 28 mars, et l’objectif selon David Haeusler, qui est salarié de cette usine depuis trente-six ans, est de « faire bouger les lignes, et sauver un maximum d’emplois pour ne pas voir tomber des familles dans la précarité ».