Plus vulgaire ou réfléchi ? Comment les Français « testent des facettes de leur personnalité » sur les réseaux sociaux
Faux-nez•Une part importante des personnes interrogées dans une récente étude estiment avoir une personnalité différente sur Internet et sur les réseaux sociauxQuentin Meunier
L'essentiel
- Selon une étude, 40 % des Français en moyenne, et 63 % des moins de 25 ans, adoptent une personnalité différente sur Internet
- L’expérience des internautes sur les réseaux sociaux est marquée par des contradictions : ils se décrivent comme plus ouverts d’esprit et réfléchis, mais aussi parfois plus en colère et vulgaires.
- La majorité des Français ont envisagé de réduire leur présence en ligne, et la moitié l’a déjà fait.
Docteur Jekyll et @Mr_Hyde. Sur Internet, une partie importante des Français « adoptent une personnalité différente », selon une étude Flashs pour l'hébergeur Hostinger. Ils sont quatre sur dix en moyenne, et encore plus chez les moins de 25 ans : 63 % modifient partiellement ou totalement leur personnalité lorsqu’ils sont connectés.
Sans s’en rendre compte, les gens adoptent des comportements différents derrière leurs claviers. « C’est quelque chose que les gens font inconsciemment », abonde Léa Paolacci, chargée d’étude chez Flashs. Les répondants se décrivent ainsi majoritairement plus ouverts d’esprit (57 %) et plus réfléchi (54 %). Mais ils sont aussi une bonne partie à se reconnaître : 23 % se disent plus facilement en colère et 14 % plus vulgaires. Des écarts permis par une forme d’anonymat sur Internet, selon Léa Paolacci : « Les gens peuvent tester des facettes de leur personnalité sans la pression du face-à-face. »
Yo-yo entre émotions positives et négatives
Le reste de l’étude souligne d’autres contradictions dans les comportements des internautes. Dans leurs réponses, les personnes interrogées alternent entre émotions positives et négatives pour décrire leur expérience sur les réseaux sociaux. Pour 18 %, par exemple, leur présence en ligne a permis de prendre davantage confiance en soi. Et dans le même temps, 12 % ont souffert d’une comparaison sociale négative. « Cela correspond bien à l’image qu’on imagine du scrolling très satisfaisant sur l’instant, qui laisse place à de la frustration quand on arrête. »
Plus de quatre personnes sur dix ont déjà regretté d’avoir partagé un sentiment ou un contenu en ligne, à cause de critique, de la peur du jugement ou de la viralité, ou même parce que leur publication n’a pas suscité suffisamment d’interactions.
Si Facebook reste le réseau préféré des plus de 35 ans, contre Instagram chez les plus jeunes, il doit faire face à la concurrence de TikTok, qui s’invite dans le top 5 de toutes les catégories d’âge. Malgré quelques variations selon la tranche d’âge, une immense majorité des gens interagit régulièrement sur les réseaux sociaux. Symptôme d’une société très (trop) connectée ? Sept Français sur dix ont déjà envisagé de réduire leur présence en ligne, et la moitié l’a déjà fait.