Les mots de Manuel Valls ne sont pas passés inaperçus. Lundi, sur Europe 1/CNews, le ministre des Outre-mer a affirmé, au milieu d’un long développement sur l’antisémitisme : « Ce qui a changé depuis vingt-cinq ans, c’est qu’elle vient essentiellement du monde arabo-musulman cette haine des Juifs, en France comme ailleurs. L’islamisme fait de la haine des Juifs sa matrice et son principal objectif. »

Deux députés du groupe écologiste, Benjamin Lucas et Léa Balage El Mariky, ont indiqué mardi saisir la justice pour « incitation à la haine » après ces propos. « Nous allons aujourd’hui (mardi) saisir le procureur de la République de ce qui nous semble être une incitation à la haine », a affirmé Benjamin Lucas sur Sud Radio, jugeant cette déclaration « choquante à plusieurs titres ».

« D’abord parce que Monsieur Valls met dans la société française une catégorie à part, il explique qu’il y aurait un monde arabo-musulman. La deuxième chose, c’est qu’il accuse nos compatriotes musulmans, d’origine arabe réelle ou supposée, on ne sait pas trop, d’être les responsables de l’antisémitisme dans ce pays », ajoute le député, membre de Générations et porte-parole du groupe écologiste et social à l’Assemblée.

« Essentialiser tout un pseudo “monde arabo-musulman” revient à jeter l’opprobre sur des millions de personnes » et à « nourrir les amalgames », a dénoncé de son côté Léa Balage El Mariky sur X. Dans un moment « de grande tension », « les mots doivent être pesés » et « un ministre de la République ne peut pas tenir le discours d’un porte-parole d’Eric Zemmour », a estimé Benjamin Lucas.