On peut de nouveau prendre le train pour rejoindre Milan
Tchou-tchou•Dix-neuf mois après l’éboulement en Maurienne qui avait interrompu sa liaison ferroviaire, les trains entre Paris et Milan circuleront à nouveau à partir de lundi20 Minutes avec AFP
Après dix-neuf mois d’interruption en raison d’un éboulement en vallée de Maurienne, dans les Alpes françaises, la liaison ferroviaire entre Paris et Milan va être rétablie lundi, avec comme enjeu le retour des voyageurs et des marchandises vers le train.
L’attente a été longue pour le monde ferroviaire. Le 27 août 2023, après de fortes pluies, 15.000 mètres cubes de roches s’écroulaient sur une galerie ferroviaire, coupant la voie ferrée la plus empruntée entre la France et l’Italie, mais aussi une route départementale et l’autoroute A43.
« Une opération titanesque »
Cet éboulement, survenu dans une zone géologique notoirement fragile, a exigé des travaux longs et complexes. Il a fallu sécuriser la falaise, haute de 250 mètres, « afin de prévenir tout risque de chute de roche sur des personnes situées en contrebas », a rappelé SNCF Réseau, le gestionnaire des voies ferrées françaises. La sécurisation du site « a été une opération titanesque », d’après SNCF Réseau. A la mi-2024, la découverte de « nouvelles cavités/zones instables » a rallongé de plusieurs mois le délai des travaux.
La réouverture de la liaison à grande vitesse entre la France et l’Italie va permettre à SNCF Voyageurs de rétablir ses trois allers-retours quotidiens. Trenitalia, qui s’est implantée en France il y a maintenant plus de trois ans, proposera, elle, deux allers-retours par jour.
Des offres à bas prix pour relancer le trafic
Signe de l’impatience des voyageurs, le trajet quotidien proposé par SNCF Voyageurs avec une portion effectuée en autocar pendant toute la durée des travaux a plutôt bien fonctionné, avec un taux de remplissage supérieur à 80 % d’après la compagnie française.
Pour la reprise des TER en revanche, la région Auvergne-Rhône-Alpes a sorti plusieurs offres promotionnelles afin d’inciter les voyageurs à revenir au train, comme un billet à 3 euros entre Chambéry et Modane. Le Paris-Milan est aussi l’occasion pour SNCF Voyageurs de remettre un pied en Italie, pays où la compagnie souhaite s’implanter, comme elle l’a fait avec succès en Espagne.
Retour réduit du fret
La réouverture du Paris-Milan, par où transitaient plus de 10.000 trains par an avant l’éboulement, va aussi bénéficier au fret ferroviaire.
« C’est extrêmement attendu », confirme le PDG de la filiale française de la compagnie allemande DB Cargo, Alexandre Gallo, qui préside également l’Association française du rail (Afra), un groupe réunissant tous les acteurs du ferroviaire concurrents de la SNCF. « Beaucoup de nos clients sont passés par la route » pendant toute la durée de l’interruption des trafics, indique Alexandre Gallo, qui ne s’attend pas à un retour immédiat à la situation d’avant l’éboulement.
« Il va falloir attendre début 2026 pour retrouver les trafics qu’on a connus avant », anticipe-t-il. DB Cargo prévoit de repartir avec huit allers-retours par semaine contre 18 avant l’accident. Un recul également lié au ralentissement de l’industrie automobile : la compagnie transportait auparavant beaucoup de Fiat 500 électriques fabriquées dans l’usine italienne de Turin pour le marché français.
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